S’ouvrir à l’inattendu de Dieu

Dans le cade du 850e anniversaire de Belmont, chaque jeudi des mois de juillet et août, avec mon collègue nous offrions une présence au temple de 8h30 à 18h30 avec trois offices de prière dans la journée. L’idée, pour ce temple fermé la journée, était d’en ouvrir ses portes (en vue d’une ouverture toute l’année par un verrou automatique) et de proposer une présence pastorale à ceux qui le voudraient ou le pourraient. Bilan d’une riche expérience.

Est-ce vraiment rentable ?

« Pour vos ouverture du temple le jeudi, vous pensez vraiment avoir du monde ? », avait demandé une paroissienne, suite à l’annonce de ce projet. Sans surprise, notre société réagit tout de suite en terme de rentabilité. « Est-ce vraiment rentable, en tant que pasteur, d’être mobilisé toute une journée au temple ? », aurait-elle pu continuer. Du monde ? rentable ? ça veut dire quoi exactement ?

Prendre le temps de prendre le temps

Bien sûr, prendre toute une journée ainsi demande de l’organisation de l’agenda du pasteur. Et bien sûr parfois, on se dit qu’on aurait mieux à faire. Ou plus urgent. Mais en tant que pasteur, prenons-nous le temps de prendre le temps ? de nous ouvrir à l’inconnu, à la rencontre spontanée avec des passants, des voisins, etc. ? L’ouverture du temple avait vraiment pour but de s’ouvrir pour nous aussi à ce qui pouvait se passer. Et au final, nous avons eu la chance de vivre des rencontres parfois attendues, parfois surprenantes, parfois brèves, parfois bien plus longues, parfois des prières communes. Et c’était un très bonne chose.

Et parfois des temps d’arrêt aussi, sans visites, mais pas un temps « mort » pour autant. Le temps de prendre le temps. De lire des ouvrages de théologie (ma frustration dans le ministère : ne pas avoir assez de temps pour en lire), pour travailler, pour écrire, pour méditer.

L’inattendu de Dieu

Au fond, ce temps qui est la denrée la plus précieuse de notre ère, ne devrait-on pas davantage en prendre, en mettre de côté, pour « l’inattendu de Dieu » ? en tant que pasteur, ne devrait-on pas plus faire l’effort pour se ménager des temps de rencontres spontanées ? Car c’est bien Dieu qui est présent dans nos échanges, nos partages, nos prières, etc. Sa présence nous remplit de force.

L’inattendu de Dieu, cela a aussi été le décès dramatique de la jeune Chloé de Belmont cet été. Dans l’urgence, une permanence a été organisée par mon collègue pour les personnes qui voulaient venir se recueillir ou écrire un mot dans le livre d’or confectionné pour l’occasion (voir article du 24H). Un temps communautaire, villageois, bienvenu.

Combien ? 

Alors combien de personnes sont venues sur l’été ? Une statistique approximative globale  dirait environ 150 personnes (en comptant celles du jeudi spécial Chloé). Autant de personnes pour qui nous avons prié. Autant de fois que l’Esprit a soufflé sur notre rencontre. Mais surtout, plus que l’aspect quantitatif, c’est la qualité des rencontres qui compte. Des liens ont été tissé, l’Eglise a montré une certaine visibilité, et nous avons pu prendre le temps. Quelle joie !

Et vous ? A l’heure de nos rentrées et de retour du stress, prendrez-vous le temps de prendre le temps ? Prendrez-vous le temps de vous ouvrir à l’inattendu de Dieu ?

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