C'est la rentrée... bonne nouvelle?

Pour les gens qui m'entourent, cette semaine, c'était la rentrée. La rentrée, c'est souvent une source de stress, d'insomnie, de déprime, comme le relève cet article du Matin (si, si, ça m'arrive de lire cet excellentissime "journal" d'une qualité rare) non seulement pour les familles (acheter des kilos de fourniture scolaire et fourrer d'innombrables cahiers en quelques jours, c'est sportif), mais aussi pour les jeunes travailleurs (dont je fais partie). En effet, près de 35% des actifs entre 25 et 40 ans seraient ainsi frappés par le syndrome de déprime post-vacances, dit Le Matin, avec insomnie, stress, compte-à-rebours avant les prochaines vacances, etc. Houston, we have a problem!  N'est-ce pas un signe que notre société folle de travail, société de "workoholics anonymes", est malade ?

Va-t-on dans le mur ?

De retour de voyage de noces au Kenya et Tanzanie, l'atterrissage a pour ma part également été difficile. Passer du rythme "à l'africaine" au rythme effréné de la Suisse, ça fait un choc (oh las). Et cela me laisse songeur. Confronté à ces questions pour ma prédication du dimanche suivant mon retour (sur la partie du Notre Père: "ne nous soumets pas à la tentation mais délivre-nous du mal"), je ne puis m'empêcher de penser que parfois notre société va dans le mur. Ainsi, dans ma prédication, je disais ceci:


Et la tentation dont parle le texte, c’est bien la tentation de se détourner de Dieu, comme c’est le cas pour beaucoup de gens dans notre société où Dieu ne semble plus aussi nécessaire que par le passé. Contrairement à l’Afrique que j’ai pu visiter, nous vivons en Occident « la fin de la peur de manquer » (Danièle Hervieux-Léger), comme le relève le pasteur Virgile Rochat dans son dernier ouvrage Le temps presse : nous sommes très majoritairement sortis d’une société de précarité pour vivre actuellement dans une société d’abondance (bien matériels, IPhone, IPod, IPad, mais aussi biens symboliques comme l’enseignement ou la culture). Et pourtant… N’y a-t-il pas un malaise, ou même un mal-être dans notre société où l’on court toujours vers la rentabilité et le rendement, quitte à s’essouffler et à ne plus savoir où l’on va? Centré sur son individu, l’être humain d’aujourd’hui, scientiste et matérialiste, n’est-il pas en train de se perdre en se croyant tout-puissant, en se prenant pour un dieu ? Seigneur, ne nous laisse pas entrer dans la tentation de nous croire plus puissants que ce que nous sommes. Seigneur, ne nous laisse pas entrer dans la tentation de nous détourner de toi.
Quelle bonne nouvelle ?

Face à cette société qui demande toujours plus aux humains, et qui est prête à le presser jusqu'à ce qu'il n'ait plus de jus, l'Evangile apporte un message de résistance. Non, le rendement et la rentabilité ne sont pas les valeurs suprêmes. Non, courir dans tous les sens ne mène pas au bonheur. Non, le faire ne doit pas toujours prendre le pas sur "ne rien faire" (et même certains disent que ne rien faire est le Royaume de Dieu). Pour preuve, ces deux passages bibliques: en Ex 20, 8-11, le Shabbat est institué justement comme jour de repos, précisément pour redire l'importance du vide, l'importance de prendre du temps pour soi et pour Dieu. Un Shabbat qui favorise le souffle de vie. Ce jour-là, il s'agit de prendre le temps de reprendre son souffle. 

Dans la même veine, l'épisode de Marthe et Marie (Lc 10, 38-42) nous rappelle l'importance de l'écoute. Face à Marthe qui tourne comme une hélice, s'affairant dans tous les coins, en dépit du stress dégagé par la situation, Marie prend le temps de s’asseoir et d’écouter la Parole de Dieu. Dans nos vies, lorsque nous vivons un grand moment de stress, prenons-nous le temps de nous asseoir et d’écouter ? Pas facile... Mais petu-être que cela nous aiderait parfois à prendre du recul...



Car au fond, la bonne nouvelle, c'est que quelle que soit notre rendement, notre rentabilité, notre efficacité, nous sommes aimés de Dieu. Sauvé par la foi seule, disait Luther. La grâce, l'amour de Dieu, n'a pas de prix. Elle est gratuite. Chose rare dans notre société. Et si cela nous aidait à faire changer les choses ici bas ? 

Commentaires

  1. Très beau message. Ravi de découvrir votre blog.

    RépondreSupprimer
  2. Merci! Si ce n'est pas indiscret, puis-je vous demander comment vous avez découvert ce blog?

    RépondreSupprimer
  3. Par le lien de visite sur le mien.

    RépondreSupprimer
  4. C'est super d'avoir ton message à domicile! Alors, les 2 amoureux, on se rhabitue à la vie en Suisse? Venez me raconter l'Afrique telle que vous l'avez goûtée! Amitiés, Juliette

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Discours du 1er août: le cervelas, symbole de la Suisse

To be united... or not to be !

"Son of God": un bon film... à l'américaine!