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Affichage des articles du mars, 2014

Jeûner, une expérience décapante

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Ca y est, nous avons croqué la pomme. Après 7 jours de jeûne complet, nous avons rompu le jeûne, ce soir, après une belle célébration dans le temple de Lutry. Le temps de rendre grâce pour ce qui a été vécu et pour nous inviter à la confiance pour la suite de notre chemin... Ouvrir les yeux Célébrer est une grâce magnifique, mais ce soir c'était difficile. Après une semaine de jeûne, en effet, j'ai vécu une dernière journée hardue, sans énergie, trop plein de fatigue accumulée cette semaine. Je termine donc cette semaine sur les rotules, mais avec le sentiment d'avoir vécu une expérience décapante: rien ne peut nous faire vivre de telles choses! Et s'il est difficile pour moi de prendre du temps pour vivre cette semaine, j'ai pu y redécouvrir des bénédictions de Dieu sur mon chemin avec des instants de grâce simplement fantastiques. Jeûner, bien sûr c'est se priver, mais c'est surtout prendre le temps d'ouvrir les yeux. Sur sa réalité. Sur son ento

Jeûne, jour 5: la solidarité

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Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref que vous mettiez en pièces tous les jougs ! N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé ? Et encore : les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu’un nu, tu le couvriras : devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ton rétablissement s’opérera très vite. Ta justice marchera devant toi et la gloire du SEIGNEUR sera ton arrière-garde.   (Esaïe 58, 6-8) Le jeûne n'est pas une affaire individuelle. Bien sûr, c'est un défi personnel, avec toutes les épreuves et les tentations qui se placent sur notre chemin. Mais l'essentiel n'est-il pas aussi de se mettre en communion avec ceux qui ne jeûnent pas par choix, ceux qui n'ont pas les moyens de manger ? La solidarité n'est donc pas un vain, ni une idée

Jeûne, jour 4: un moment de grâce

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Après un week-end éprouvant d'épreuves (si, si!), après un dimanche où j'ai senti mes limites, ma vulnérabilité, mes frustrations, enfin, la résurrection. Enfin la grâce. Enfin... la plénitude! S'asseoir sur un banc 5 minutes avec moi   Un instant. Simple. S'asseoir sur un banc 5 minutes avec moi (et Elie qui dort dans son landau). Observer le va-et-viens des ouvriers stressés. Se poser. Souffler. Ouvrir les yeux. Ecouter. Instant de joie, de grâce. La rosée qui perle sur le brin d'herbe. Inattendu. Presque invisible. Mais d'une beauté. Les voisins qui s'émerveillent devant Elie. Et pour la première fois de ce jeûne, goûter l'instant. M'émerveiller. Et rendre grâce. Sentiment de plénitude... Faire les courses: la prise de conscience Faire les courses, cela aurait pu être une galère, une épreuve, voire une niche à tentations (pas la pomme, hein! - cf la photo de gauche). Au final, j'en ai surtout profité pour goûter les odeurs - le jeû

"Au creux de nos manques, de nouvelles ressources et des bénédictions !" (prédication du 23 mars 2014)

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Chers paroissiens de Belmont-Lutry, Vous le savez, je suis dans ma période « couches et biberons ». Permettez-moi d’en rajouter une couche, si j’ose dire, et de vous raconter cette anecdote. Cette semaine, j’ai eu la joie de donner mon premier biberon à mon fils de 7 semaines, justement, grâce au fait que mon épouse avait tiré son lait. Encore faut-il savoir combien de lait il fallait tirer. « 80 ml ? Oh ça devrait suffire. » « Non plutôt 100ml ! » « Allez, 120 ml, c’est plus sûr ! » « Vraiment… T’es sûr qu’il va pas en manquer ? » (silence) Le manque. Et la peur de manquer venaient de faire irruption. La peur de manquer J’imagine que vous pouvez penser à de nombreuses illustrations de cette peur de manquer : combien de repas trop riches ou trop garnis… « au cas où », combien d’armoires trop remplies, combien de photocopies en trop « pour être sûr »… Bien sûr, cela peut sembler banal, car notre société d’après-guerre est traversée par cette peur de manquer, notamment de nourri

Jeûne, jour 2: entre frustrations et abandon

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Deuxième jour de jeûne, et le chemin s'avère un peu "montagne russesque". Retour sur une journée riche qui a filé rapidement. D'abord l'abandon Ce matin, en petite forme, je me rends à l'office que je me suis tenu de donner chaque jour à 8h30. Pensant être seul, je me retrouve avec une autre jeûneuse pour un temps, véritablement, de ressourcement, d'ancrage, et d'abandon. Nous prions. Je m'abandonne à Dieu. Quel bonheur! Je repars avec une énergie nouvelle... Sous la pluie, il est peu agréable de marcher, mais le coeur est à la fête. Et au chant: V eni Sancte Spiritus ! Viens Esprit Saint, habite ma journée! Puis la tentation Puis j'avais la joie de vivre un mariage dans ma famille. Joie de retrouver ma famille que je trouve très belle. Autour de ma grand-mère de 87 ans s'est construit un véritable "clan" des Corbaz, dans le quartier de Corsy qui est désormais le coin des Corb'! Entourée de ses 3 enfants (et leurs co

Jeûne, 1er jour: le début de la traversée du désert

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C'est parti! Mon premier jour de jeûne est derrière moi avec une belle journée, mais aussi bien des moments difficiles. Car au fond, c'est quand même un peu une traversée du désert que je vis. Cette première journée, je l'ai passée en retraite à Crêt-Bérard, dans un cadre magnifique et avec le Crêt-Bérard sous le soleil: une grâce  soleil, s'il vous plaît, avec mon cher collègue qui, lui, ne jeûnait pas. L'occasion de prendre du recul sur notre paroisse, notre région, notre Eglise. L'occasion de prier, de méditer. D'écrire aussi, pour préparer ma prédication de dimanche autour du manque. Ma conviction, c'est qu'au creux du manque, de nouvelles ressources se font voir. A vérifier cette semaine! ;-) L'importance de la communauté Car pour l'instant, le chemin n'est pas simple. La sensation de faim fut très forte à midi et le soir. Mon ventre, pas encore habitué, crie littéralement famine. J'ai faim. J'ai faim, oui mais de

Jeûne J-1: mais pourquoi je fais cela?

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Ca y est, c'est reparti. Dès demain, je vais jeûner, comme l'an passé. Seul la journée, en groupe le soir, je vais vivre cette expérience et... me laisser déplacer. Pas la grande motiv' Je sais que cela va être bien, mais aujourd'hui, J-1, je n'ai pu m'empêcher de penser: "mais pourquoi je fais cela? Je suis un fou, non?" Il faut dire que cette année n'est pas de tout repos, avec la venue au monde d'Elie (joie) et les nuits saucissonnées (moins joie). Cette semaine, mal au crâne, déjà, et pas la grand motiv'. Comment vais-je réussir à gérer la fatigue et mon corps plus faible sans alimentation? Comme dirait un collègue: "mais est-ce bien raisonnable?" Et pourtant, devant cette inquiétude, j'ai comme un pressentiment. Bien sûr, cela sera difficile. Et cela a déjà commencé à l'être cette semaine avec la réduction petit à petit des aliments (quand tu vois ta femme manger une belle assiette de pâtes avec sauce champi s

Osons être prophétiques !

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Marrant l'humour de Dieu, quand même. Ce matin, comme tous les jeudi, je me rends à l'office de prière à Belmont. Nous chantons, nous prions, nous lisons la Bible,  le texte de la consécration de Saül par Samuel . Comme d'habitude, je lis le commentaire de pain de ce jour que vous trouvez ici . L'auteur du commentaire nous parle des signes de Dieu: comment les repérer dans nos vies ? Nous avons besoin de clairvoyance, d'humilité et peut-être aussi de la médiation d'autres hommes et femmes. Je prie Dieu de me donner cette humilité mais aussi cette clairvoyance pour voir ses signes (pas les points blancs sur le lac, hein?). Sur les ondes de la RTS! En courant à mon rendez-vous suivant, je remarque sur mon natel un message d'une paroissienne... ayant entendu parler de moi à la RTS ce matin! La courte émission "Sonar" traite de la présence du Pape François sur les réseaux sociaux. Et les protestants alors? La journaliste parle des institutions, p