Le 7 septembre 2013: la consécration !!!


Le samedi 7 septembre 2013 restera à jamais gravé dans ma vie. Ce jour-là, j'ai eu la joie de vivre ma consécration. Un moment où tout bascule. Après avoir cheminé durant 5 ans dans les études de théologie (après 5 ans de Lettres!), 1 année de stage pastoral et 2 ans de suffragance, enfin, j'ai enfin pu vivre ce moment incontournable de ma foi. Une consécration qui est à la fois l'occasion de se pencher sur le chemin accompli, de faire le point sur mon "aujourd'hui pastoral", et à la fois s'engager pour l'avenir.

La consécration, une reconnaissance

Il faut dire que j’ai toujours considéré la consécration comme un élément indispensable du ministère. A la fois, celle-ci est pour moi une reconnaissance « externe » de ma vocation au service du Christ, et à la fois un envoi dans le monde. Par ailleurs, je ne suis pas loin de penser que, comme les catholiques, la consécration n’est pas uniquement symbolique. Il y a en effet, depuis ce moment, un changement profond dans mon identité : à partir de samedi, je suis désormais pasteur, à vie. Car le pastorat n’est pas un métier ordinaire, ce n’est pas un emploi comme un autre, mais un ministère qui dépasse le cadre du « travail », qui met toute notre personne en mouvement dans la dynamique du « service ». A ce sujet, ce n’est pas pour rien qu’un des textes fondateurs de ma vocation est celui du lavement des pieds, invitation au service par excellence (Jn 13).

Le camp d'Arzier, il y a 11 ans
Cette journée m'a fait remonter également pleins de souvenir, de tous ces camps vécus au Bouveret, Arzier, les Crosets, Champéry, Leysin, Anduze, Mollendruz, Crêt-Bérard, Assens, les Chardouilles, Vaumarcus, Grimentz, Adelboden, etc. Tous ces témoins que Dieu a placé sur mon chemin (dont tu fais probablement partie, toi aussi, cher lecteur, peut-être sans le savoir) et qui m'ont amené où j'en suis aujourd'hui...

Et aujourd'hui justement? Aujourd'hui, sur le terrain, je me sens bien dans mes « baskets » de pasteur, dans cette identité, même si, bien sûr, ce n’est pas toujours facile, dans la société dans laquelle nous vivons, dans les projets que j’essaie de lancer et qui ne réussissent pas (toujours), dans les rééquilibrages constants qui sont nécessaires entre vie professionnelle et vie privée. Je vois que je chemine, avec des gens, jeunes et moins jeunes, avec différentes communautés de vie (paroissiale, catéchétique, jeunes, œcuménique, etc.) et que cela donne – souvent – des fruits.

Porter de l'amour et... du fruit!

Aujourd’hui, j’ai également en moi ce feu qui m’anime pour parler de l’amour de Dieu inconditionnel pour chacune et chacun, et pour inviter ceux que je côtoie à cheminer pour suivre le Christ.

L'équipe des consacrés (agrégé) de cette année!
Aujourd’hui, chaque jour me reconfirme un peu plus cet appel que j’ai entendu de Dieu en 2004 : Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure : si bien que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera. Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. (Jn 15,16-17). Oui aujourd’hui, le Christ m’invite à continuer la route avec lui, avec la force que j’ai , car il sera toujours avec moi. Au fond, ce même Dieu qui m’a appelé en 2004 continue à m’appeler chaque matin depuis. Ma réponse, chaque matin aussi, est celle du serviteur, comme Esaïe ou d’autres: הִנֵּנִי

L'EERV, « mon » Eglise

Par ailleurs, la consécration, si elle est bien sûr universelle et au service de l’Eglise universelle, est toutefois pour moi intimement liée à une Eglise particulière, l’EERV, et c’est avec cette Eglise que j'ai souhaité m’engager. En effet, cette Eglise est celle dans laquelle j’ai grandi, été baptisé, ai confirmé, vécu tant de choses belles dans des camps et des voyages. Si j’ose une appropriation, l’EERV, c’est « mon » Eglise, celle dont je me sens membre comme une main est membre du corps, celle dont je suis fier également, avec certaines décisions, celle qui me met aussi parfois en pétard, comme dans toutes les relations, mais elle est aussi celle envers laquelle je me sens loyal. Une Eglise ouverte, à chacune et chacun, ainsi que sur le monde ; une Eglise critique, sur le monde et sur soi-même (semper reformanda, comme le disent les principes constitutifs ). Une Eglise qui s’engage pour le monde, pour l’unité de l’Eglise universelle (qui est un sujet que vos savez sensible chez moi). Une Eglise enfin qui reconnaît uniquement l’Autorité du Christ et de la Bible et qui lutte contre les fanatismes. Une Eglise dans laquelle je me reconnais, simplement.

Bénédiction d'Emmanuel et de sa vocation diaconale
Alors évidemment, quand samedi, lors du culte de consécration, dans la cathédrale de Lausanne bondée, j'ai pu répondre à cet article 281 de RE (règlement eccésiastique, ci-dessous), à l'appel de mon nom, ce fut un grand moment d'émotion...

« A la place qui sera la vôtre dans la mission de l’Eglise :
- vous promettez d’annoncer, en paroles et en actes, la Parole de Dieu telle qu’elle est contenue dans l’Ecriture sainte, de veiller à la vie communautaire du peuple de Dieu et de remplir en conscience les devoirs d’un ministre de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud ;
- vous promettez de servir, de former et d’encourager vos frères et vos sœurs, au nom du Seigneur Jésus-Christ, afin que leur foi soit affermie et leur engagement stimulé ;
- vous promettez d’accompagner avec persévérance ceux dont vous aurez la charge, de chercher ce qui unit et non ce qui divise, d’observer la discrétion qu’impose le ministère et d’être pleins d’attention et de respect envers tous ;
- vous promettez d’accomplir fidèlement votre ministère et de rechercher en toute circonstance le bien du pays, en lui annonçant l’Evangile avec une entière liberté, selon que Dieu le commande.
Vous le promettez dans la communion de l’Eglise, avec l’aide du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

A tout ceci, j'ai répondu: "OUI, je le promets!" Et c'était fait! :-)

Un engagement pour l'Evangile

Oui, c'est un engagement que je ne prends pas à la légère. Car si Dieu m'a appelé à le suivre, pour annoncer et vivre cet Evangile dans le monde (En chemin, proclamez que le Règne des cieux s'est approché - Mt 10,7), je suis bien conscient que le chemin sera ardu, comme Jésus l'a annoncé: Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc rusés comme les serpents et candides comme les colombes. (Mt 10,16) Mais Dieu sera avec moi, avec la force que j'ai...

La journée de samedi fut donc un grand moment de joie, entourée par les miens. Grâce notamment aux jeunes du gospel, le culte fut "le meilleur depuis 25 ans", dixit un collègue. Oui, j'ai eu de la chance. Quelle chance j'ai eu de vivre un culte pareil, dans une Eglise pareille, avec des co-consacrés pareils (quel plaisir de faire un sketch* avec sur notre chère Eglise), aux côtés de ma génialissime épouse et de ma magnifique famille... Je suis reconnaissant de toutes ces bénédictions... Merci à Dieu, merci à vous...

* Voici les vidéos du sketch (ou en tout cas une partie)!

1) le jeu Téléléglise




2) la prédi'cration à deux voix : "la pelle, la rame et le coussin" 




3) le chant (avec bienveillance mais sans complaisance pour notre Eglise): "EERV tu nous as pelle"(extraits malheureusement)





Commentaires

  1. Merci cher Benjamin pour ce partage sur ta consécration.
    Que Dieu te bénisse, t'accompagne et te guide tout au long du chemin de ta vie de pasteur.

    Bien à toi,

    Sylvain

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  2. J'ai découvert récemment ton blog et j'ai beaucoup de plaisir à te lire.

    Félicitations pour ta consécration ! Je pense que tu as un talent spécial pour encourager et apporter du bonheur autour de toi, et ça me réjouis particulièrement que tu aies décidé d'en faire officiellement ton métier, ton ministère, ta vocation ou je-sais-pas-comment-tu-l'appelles (mais en définitive, peu importe comment tu l'appelles, puisque c'est Dieu qui t'appelle).
    Juste une question : pas steur, pas steur... d'accord, mais c'est quoi un steur ??? ;-)

    Sois béni à fond !

    Nastassia

    PS : En néerlandais, steur est le nom d'un poisson. Steur, poisson, ichtus, chrétien, pasteur... Comme quoi, steur ou pas(teur), l'essentiel c'est d'être connecté à Jésus.

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