Entre le boeuf et l'âne gris
Chers aînés de l’Arc-En-Ciel,
Aujourd’hui nous célébrons Noël, l’occasion de nous
replonger dans ce récit bien connu mais d’une manière un peu originale pour le
message du pasteur. On vous a promis une surprise, en voici donc une. En
parlant de surprise, Hélène peux-tu nous lire le récit de Noël, stp ? et
ouvrez grand vos oreilles…
(Benjamin assit sur la
scène, met ses oreilles d’âne, JB assis à sa place dans l’assemblée)
Or, en ce temps-là,
parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier. Ce
premier recensement eut lieu à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie.
Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville ; Joseph aussi
monta de la ville de Nazareth en Galilée à la ville de David qui s’appelle
Bethléem en Judée, parce qu’il était de la famille et de la descendance de
David, pour se faire recenser avec Marie son épouse, qui était enceinte.
B : Ah
oui, je me rappelle très bien de « ce temps-là », de « ce
recensement ».On dirait pas, quand on entend le récit comme ça, mais
j’étais présent ! Si, si ! Comment ça, qui je suis ? Oh quel âne
je fais… J’ai totalement oublié de me présenter ! Je m’appelle l’Ane,
Aérop-lane, et je suis l’âne de Jospeh depuis… depuis… depuis bien
longtemps ! Oui, même si la Bible ne le dit pas, j’étais avec eux, en ce
temps là. Mes sabots s’en souviennent encore ! Je me suis tapé avec eux
des kilomètres de routes pour aller à Bethléhem, et c’était pas une partie de
plaisir, croyez-moi, moi qui était chargé comme une mule…
Et quand on est arrivés, on n’a
pas trouvé de place. Si, si, je vous jure, je ne vous dis pas d’âneries !
On s’est dit : « mais on va crécher où ? ». Ben justement,
le seul endroit qu’on a trouvé, c’était une petite… crèche, toute simple. Y
avait juste un bœuf, qui trônait là... (JB
se lève et met son déguisement) On avait bien causé à l’époque… Bien tiens,
le voilà justement ! Salut le bœuf !
JB : Salut,
l’âne !
B : Salut,
Le boeuf ! Mais que se passe-t-il, mon cher ? Tu n’as pas l’air très
saignant ? Tu es tout bleu ou quoi ?
JB : Non,
c’est pas ça. C’est juste que… c’est la cata, l’âne !
B : Quoi ?
une jolie ânesse catalane ? Où ça ?
JB : Meuh
non, c’est pas ça, arrête de faire l’âne, l’âne. C’est juste qu’on nous a volé
notre histoire.
B : Notre
histoire, quelle histoire ? Je ne comprends rien à ce que tu dis.
Qu’est-ce que tu veux encore me faire gober ? Pas un œuf, j’espère, car si
on nous a volé un œuf, on nous a aussi volé un bœuf ! Et tu sais bien que
je t’aime trop pour ne plus jamais te voir.
JB : Tu
es gentil. Mon âne se repose en paix sur Dieu seul... Mais ne passe pas du coq à l’âne avec tes âneries d’œuf. Tu sais
bien que les œufs c’est pour Pâques, même si cette fête n’est pas que (Pâques)
ça. (rire gras).
B : Ben
mon boeuf, tes blagues sont toujours aussi grasses. Tu veux pas plutôt qu’on
cause du bout de gras… sérieusement ? C’est quoi ton souci mon
vieux ?
JB : Mais
je te l’ai dit, enlève ton bonnet et ouvre tes oreilles, espèce d’âne
têtu ! Ils nous ont volé notre histoire de Noël ! Tu te souviens, le
jour où tu as débarqué avec Joseph et Marie dans ma crèche ? J’étais
peinard, mais je vous ai accepté. C’était quand même un geste magnanime,
non ?
B : Euh…
Ouais, on peut dire ça comme ça… M’enfin c’était quand même pas la carotte 5
étoiles…
JB : Oui,
mais tu sais quoi, on a disparu de l’histoire de Noël ! J’ai encore écouté
la Bible tout à l’heure : pas de trace de bœuf, ni d’âne gris ! Rien,
nada, ou en bon français « nothing ». On nous a volé, on nous a
effacé. Ca te fait un effet bœuf, hein ?
B : Bof…
Tu sais, ce qui compte, c’est ce qu’on a vécu. Ce moment, ce fut incroyable.
Cette naissance, c’était comme un miracle. Ce bébé, si fragile, au cœur de
l’obscurité, c’était comme une lumière qui venait nous illuminer…
JB : Toi
une lumière ? Si tu l’étais, ça se saurait, l’âne…
B : Justement,
je ne suis pas une lumière, mais j’ai ressenti cette lumière dans ce
nouveau-né. Comme s’il venait me donner de la lumière pour ma vie !
JB : Oui
tu as raison, ce fut un moment magique… Un moment qui a changé nos vies. Avec les anges divins…
B : Vin !
(une pause, le bœuf interloqué) Ben
oui, tu m’as dit « divins », et j’ai
dit « vin » ! Tu sais que j’aime le vin, non ?
JB Tout
cela est vain… Tu sais, l’âne, ce qui me fait tourner le sang, c’est que nous,
bœuf et âne, on est les premiers à avoir vu sa bouille, au bébé, quand la Marie
elle a accouché. Les premiers, que j’te dis !
B : Oui
mais tu sais bien que les premiers seront les derniers, comme disait l’autre…
JB : Oui,
pas bête, pour une fois, l’âne. Mais quand même, moi ça me reste en travers de
la gorge.
B : Ou
de la langue… Mais en même temps on va pas en faire tout un foin…
JB : Mais
si…
B : Le
Messie, c’est Jésus… ou alors un joueur de foot !
JB : Mais
non
B : Mais
si !
JB : Mais
non
B : Mais
si !
JB : Mais
si mais non, arrête de faire l’âne, j’te dis ! C’est grave qu’on nous
oublie ! Symboliquement, on est quand même les premiers à avoir reconnu ce
bébé comme le Fils de Dieu! D’ailleurs, on est bien la réminiscence…
B : La
réminiQUOI ? Tu parles de Rimini en Italie ?
JB : Non
l’âne, je parle de la réminiscence, le rappel, le renvoi que nous sommes à la
prophétie d’Esaïe : « Le bœuf reconnaît son bouvier et l’âne la
crèche de son maître, Israël ne connaît rien, mon peuple ne comprend
rien. » (Es 1,3). Toi et moi, on est non seulement les premiers témoins de
ce Dieu venu sauver sa création, les hommes et les femmes, mais aussi le règne
animal que nous sommes ! Mais surtout, nous reconnaissons en ce Fils de
Dieu notre maître, alors que le peuple d’Israël ne comprendra pas ce qui est
évident pour nous, âne et bœuf. Quels ânes, ces humains…
B : Eh
reste poli, le bœuf ! je sens que le sang te monte à la tête... Mais comme
quoi, on n’est pas si bête que ça, après tout !
JB : Ben
justement, pourquoi nous a-t-on oublié ?
B : Mais
le bœuf, ne vois pas le rouge partout, on ne nous a pas oubliés ! Toi,
n’oublie pas qu’aujourd’hui, on est toujours représentés dans les petites
crèches qui se trouvent dans de nombreuses maisons !
JB : Les
crèches avec des Santons ?
JB : Meuh…
B : Meuh
si ! Nous sommes les petits, les simples, les fragiles, mais ce qui compte
c’est que nous reconnaissions le fils de Dieu, le Sauveur. (montrer l’assemblée) Crois-tu qu’eux
aussi ils le reconnaissent ? Crois-tu qu’eux aussi ils sont prêts à faire
de la place aux plus petits, aux plus simples, aux plus fragiles ?
JB : C’est
à l’Eglise qu’on croit, ici on est sûrs !
B : Alors
soyons sûrs du message de Noël : ce n’est pas la fête des cadeaux, ni même
celle des rois. Mais c’est celle des tout petits, des simples, des fragiles,
comme nous le bœuf et l’âne. C’est notre fête à nous. Car Dieu est venu vers
nous, les tout petits, pour nous apporter sa lumière. Sommes-nous prêts à lui
faire toute la place qu’elle mérite ?
JB : C’est
bien joli, faire de la place à la lumière, mais concrètement, comment veux-tu
le faire ?
B : Moi,
petit âne qui suis loin d’être une lumière, j’ai compris ceci : Faire de
la place à la lumière, c’est avant tout faire de la place aux petits, les
simples, les fragiles. C’est leur apporter à notre tour la lumière. C’est leur
témoigner de la bonne nouvelle que Jésus, c’est Dieu qui nous aime tellement,
chacune et chacun, qu’il nous a envoyé son Fils pour nous réconforter quand
nous sommes dans la peine, pour nous rassurer quand nous sommes dans la peur,
pour nous rendre joyeux quand nous sommes dans la tristesse. C’est tout cela,
la lumière : réconfort, joie, partage.
JB : Si
je comprends bien, c’est maintenant à nous maintenant de donner de la lumière,
de la joie, c’est ça ?
B : Oui !
Et si pour cela, on chantait ?
JB : Toi,
tu sais chanter ? N’as-tu pas
peur qu’un bœuf et un âne qui brament fassent casser quelques
vitres ?
B : Ben
c’est bien pour cela que Jésus est né dans une crèche, non ?
JB : Alors
chantons cet enfant divin…
B : VIN
JB : Grrr…
Chantons le divinenfant (très vite)
qui est né…
JB+B :
Entre le bœuf et l’âne gris !
AMEN
Message donné le 19 décembre 2013 aux aînés de Belmont
par les pasteurs Jean-Baptiste Lipp et Benjamin Corbaz
Un texte vraiment boeuf, truffé d'âneries.
RépondreSupprimerSur ce, Joy...meuh Noël, et Hi-han... avant, sur la voie de ce nouveau dérapage déma-théo-gogique.
Jacques Mauler
Jolis moments dans votre conte avec, ça et là, pourtant, des plaisanteries un peu bêêêêtes...Faut dire que, moi, j'aimerais qu'on laisse à la crèche toute sa dignité de l'époque, intouchable, sans fioriture de plaisanteries. Le sujet est trop sérieux - il s'agit quand même de la naissance du Messie - pour qu'on s'en amuse d'aucune sorte. Je suis une puriste, voyez-vous...
RépondreSupprimerAMa