Le carême, un temps à part qui change tout
Ca y est, comme chaque année, l'hiver se termine par l'entrée en carême et la - longue - montée vers
Pâques. Loin d'être pour moi une rengaine habituelle et vide de sens, c'est un rendez-vous important de mon année spirituelle que je prends avec Dieu et avec moi-même. L'occasion de prendre du recul sur ma vie, de repenser mes relations aux autres, de méditer et cheminer sur ce qui m'enchaîne, et il y en a, des chaînes personnelles. Un temps à part qui change... tout!
Faire Eglise ensemble
Le colloque régional est souvent perçu comme une perte de temps, ou d'énergie, ou des deux, mais ce matin j'ai été boosté par cette rencontre entre collègues. La Lectio Divina d'ouverture de colloque, qui nous permet de faire corps ensemble, de faire Eglise dans la prière aussi, m'a ouvert sur le carême, et je tenais à vous partager mes réflexions enrichies de celles de mes collègues. C'est beau, et tellement important, d'être Eglise ensemble ! Et le carême, c'est aussi vivre une montée vers Pâques ensemble, en Eglise.
Le passage choisi était le suivant (Es 58,1-8):
1Crie à pleine voix, ne te retiens pas, dit le Seigneur.
2Jour après jour, tournés vers moi,
3Mais ils me disent :
4ni de vous quereller ou de donner des coups de poing !
5Est-ce en cela que consiste le jeûne tel que je l'aime,
6Le jeûne tel que je l'aime, le voici, vous le savez bien :
7C'est partager ton pain avec celui qui a faim,
8Alors ce sera pour toi l'aube d'un jour nouveau,
9Quand tu appelleras, le Seigneur te répondra ;
En écho à ce texte prophétique, le carême n'est pas pour moi un temps d'autoflagellation où l'on est appelés à "battre sa coulpe" (quelle belle expression de ma collègue!), de pénitence où se coucher dans la poussière n'est qu'un acte superficiel et du coup vide de sens. Le carême, c'est vivre l'Evangile: un temps de libération de nos chaînes, de délivrance des contraintes qui pèsent sur nous. Mais pour cela, il faut oser prendre du recul et réfléchir : "Mais Benjamin, qu'est-ce que tu vis ces temps ? quels sont les chaînes qui t'oppressent ?"
Mes chaînes
Mes chaînes, ce sont en vrac les contraintes du temps, du manque de temps, ou de la peine à gérer le temps (et mon "agendaïe"). C'est au niveau sociétal, l'aberrante (sur)consommation entachée de matérialisme exacerbé vidé de nécessité de relations (notamment à Dieu), c'est ce que je pourrais appeler le "technologisme" qui dessert le lien humain, où malgré le fait d'être toujours connecté je peine à rester en relations profondes. Ce sont mes sentiments intérieurs les plus profonds et les plus sombres: mes blessures, passées ou présentes, encore ouvertes, mes colères, mes regrets. Et tant d'autres choses...
Aujourd'hui, comme le relevait mon frère dans la foi Vincent, "on a compris (ou toujours pas pour certains) que le Carême c'est avant tout se passer non pas de viande mais de quelque chose qui nous éloigne de Dieu, pour mettre l'accent sur quelque chose qui, au contraire, nous rapproche de Lui." Le carême, c'est donc l'occasion de réfléchir à ma vie, à ce qui m'enchaine, en me privant de quelque chose. Cette année je vais faire l'impasse de cette chaine que peut être l'alcool - qui peut très vite devenir une drogue - pour se recentrer sur l'essentiel et ma relation à Dieu et à mon prochain: ouvrir mon regard (notamment par le jeûne matériel que je vais faire du 6 au 12 mars), vivre le partage, ne pas me détourner de celui qui est mon frère (ou ma soeur). Dans un contexte conflictuel dans un de mes lieux de travail, cette parole résonne particulièrement en moi. Et prier, encore et toujours, car la prière est la nourriture première du chrétien.
A l'aube d'un jour nouveau
Changer de regard, donc, car la promesse qui m'est faite, c'est celle de la guérison. Nous sommes à
l'aube d'un jour nouveau. A "l'aube" de Pâques (bon il reste encore 40 jours), pour une période de désert, de retrait du monde (dans la mesure du possible!) et de réflexion (dans la mesure du possible aussi), de prière (dans la mesure du possible encore et toujours) et d'affronter des choses difficiles aussi (personne n'a jamais dit que jeûner pendant 7 jours était facile), dans ce chemin de "montée" vers Pâques, le Seigneur est avec nous, il est "mon arrière-garde", mon soutien. Confiance.
Alors, de quoi sera fait votre carême? de quoi ferez-vous Carême, vous ? Que Dieu vous accompagne dans cette période !
PS: Une petite vidéo profane en écho à la libération évangélique qui nous est promise ! ;-)
Pâques. Loin d'être pour moi une rengaine habituelle et vide de sens, c'est un rendez-vous important de mon année spirituelle que je prends avec Dieu et avec moi-même. L'occasion de prendre du recul sur ma vie, de repenser mes relations aux autres, de méditer et cheminer sur ce qui m'enchaîne, et il y en a, des chaînes personnelles. Un temps à part qui change... tout!
Faire Eglise ensemble
Le colloque régional est souvent perçu comme une perte de temps, ou d'énergie, ou des deux, mais ce matin j'ai été boosté par cette rencontre entre collègues. La Lectio Divina d'ouverture de colloque, qui nous permet de faire corps ensemble, de faire Eglise dans la prière aussi, m'a ouvert sur le carême, et je tenais à vous partager mes réflexions enrichies de celles de mes collègues. C'est beau, et tellement important, d'être Eglise ensemble ! Et le carême, c'est aussi vivre une montée vers Pâques ensemble, en Eglise.
Le passage choisi était le suivant (Es 58,1-8):
1Crie à pleine voix, ne te retiens pas, dit le Seigneur.
Comme le son du cor, que ta voix porte loin.
Dénonce à mon peuple sa révolte,
aux descendants de Jacob leurs fautes.
ils désirent connaître e que j'attends d'eux.
On dirait une nation qui agit comme il faut,
et qui n'abandonne pas le droit proclamé par son Dieu.
Ils réclament de moi de justes jugements
et désirent ma présence.
« A quoi bon pratiquer le jeûne, si tu ne nous vois pas ?
A quoi bon nous priver, si tu ne le remarques pas ? »
Alors je réponds :
Constatez-le vous-mêmes :
jeûner ne vous empêche pas de saisir une bonne affaire,
de malmener vos employés,
Quand vous jeûnez ainsi, votre prière ne m'atteint pas.
le jour où l'on se prive ?
Courber la tête comme un roseau,
revêtir l'habit de deuil, se coucher dans la poussière,
est-ce vraiment pour cela que vous devez proclamer un jeûne,
un jour qui me sera agréable ?
c'est libérer les hommes injustement enchaînés,
c'est les délivrer des contraintes qui pèsent sur eux,
c'est rendre la liberté à ceux qui sont opprimés,
bref, c'est supprimer tout ce qui les tient esclaves.
c'est ouvrir ta maison aux pauvres et aux déracinés,
fournir un vêtement à ceux qui n'en ont pas,
ne pas te détourner de celui qui est ton frère.
ta plaie ne tardera pas à se cicatriser.
Le salut te précédera
et la glorieuse présence du Seigneur sera ton arrière-garde.
En écho à ce texte prophétique, le carême n'est pas pour moi un temps d'autoflagellation où l'on est appelés à "battre sa coulpe" (quelle belle expression de ma collègue!), de pénitence où se coucher dans la poussière n'est qu'un acte superficiel et du coup vide de sens. Le carême, c'est vivre l'Evangile: un temps de libération de nos chaînes, de délivrance des contraintes qui pèsent sur nous. Mais pour cela, il faut oser prendre du recul et réfléchir : "Mais Benjamin, qu'est-ce que tu vis ces temps ? quels sont les chaînes qui t'oppressent ?"
Mes chaînes
Mes chaînes, ce sont en vrac les contraintes du temps, du manque de temps, ou de la peine à gérer le temps (et mon "agendaïe"). C'est au niveau sociétal, l'aberrante (sur)consommation entachée de matérialisme exacerbé vidé de nécessité de relations (notamment à Dieu), c'est ce que je pourrais appeler le "technologisme" qui dessert le lien humain, où malgré le fait d'être toujours connecté je peine à rester en relations profondes. Ce sont mes sentiments intérieurs les plus profonds et les plus sombres: mes blessures, passées ou présentes, encore ouvertes, mes colères, mes regrets. Et tant d'autres choses...
Aujourd'hui, comme le relevait mon frère dans la foi Vincent, "on a compris (ou toujours pas pour certains) que le Carême c'est avant tout se passer non pas de viande mais de quelque chose qui nous éloigne de Dieu, pour mettre l'accent sur quelque chose qui, au contraire, nous rapproche de Lui." Le carême, c'est donc l'occasion de réfléchir à ma vie, à ce qui m'enchaine, en me privant de quelque chose. Cette année je vais faire l'impasse de cette chaine que peut être l'alcool - qui peut très vite devenir une drogue - pour se recentrer sur l'essentiel et ma relation à Dieu et à mon prochain: ouvrir mon regard (notamment par le jeûne matériel que je vais faire du 6 au 12 mars), vivre le partage, ne pas me détourner de celui qui est mon frère (ou ma soeur). Dans un contexte conflictuel dans un de mes lieux de travail, cette parole résonne particulièrement en moi. Et prier, encore et toujours, car la prière est la nourriture première du chrétien.
A l'aube d'un jour nouveau
Changer de regard, donc, car la promesse qui m'est faite, c'est celle de la guérison. Nous sommes à
l'aube d'un jour nouveau. A "l'aube" de Pâques (bon il reste encore 40 jours), pour une période de désert, de retrait du monde (dans la mesure du possible!) et de réflexion (dans la mesure du possible aussi), de prière (dans la mesure du possible encore et toujours) et d'affronter des choses difficiles aussi (personne n'a jamais dit que jeûner pendant 7 jours était facile), dans ce chemin de "montée" vers Pâques, le Seigneur est avec nous, il est "mon arrière-garde", mon soutien. Confiance.
Alors, de quoi sera fait votre carême? de quoi ferez-vous Carême, vous ? Que Dieu vous accompagne dans cette période !
PS: Une petite vidéo profane en écho à la libération évangélique qui nous est promise ! ;-)
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