De retour de Bose: Vivre l'aujourd'hui de Dieu
Pris dans la tourmente des mois de mars-avril (semaine de
jeûnes, week-ends avec les jeunes, préparations des Rameaux, célébration de
l’aube de Pâques, camp de KT dans les
Cévennes, j’ai fini par tomber malade après Pâques. « A Pâques, le
Christ ressuscite, mais les pasteurs tombent comme des mouches »,
disais-je à des amis… J
Remis sur pied (c’est bien cela le sens de la
résurrection ?), je me retrouve au monastère œcuménique de Bose
(Italie) pour ma plus grande joie (avec mes collègues du colloque régional). Ce
lieu, plein de paix et de sérénité, m’offre aussi – enfin – l’occasion de
prendre le temps de vivre l’aujourd’hui de Dieu.
Pré-occupés par l’à-venir
Car il est si difficile de vivre l’aujourd’hui et le
maintenant de Dieu. Dans notre société, nous sommes coinstamment tiraillé entre
l’hier et le demain. Pris par ce qui s’est passé (dis voir, c’était bien quand
même, hein ?), mais surtout pré-occupé (occupé en avance) par ce qui nous
attend, par l’avenir qui va advenir. Préoccupé par demain et même après-demain,
obnubilé par l’an prochain, par celui d’après. Car nous devons prévoir, voir
loin, dans notre société, dans le ministère, comme sur la route : voir
loin. Alors forécment, je me retrouver, comme beqaucoup d’autres, préoccupé par
les projets de demain, projets personnels, familiaux, professionnels… Je me
retrouve comme dans un tourbillon, habité constamment par cela :
« qu’est-ce que je, nous, allons faire ? comment ? »
Question pertinente pour notre XXIe siècle angoissé de l’avenir : comment
faire pour ne par être constamment dans le passé ou l’avenir ?
La discrétion du Christ
Cela commence par dire STOP. Dire NON aux pensées qui nous
projette au loin, et accepter, avec patience (mais Dieu que c’est difficile),
d’attendre. Et de vivre le moment présent, en étant attentif à la discrétion du
Christ, présent dans nos vies, mais qui ne s’impose pas, qui nous laisse
l’initiative. Comme lors du récit des pèlerins d’Emmaüs que nous avons médité
hier soir : « Quand ils arrivèrent près du village où ils se
rendaient, Jésus fit comme s’il voulait aller plus loin. » (Lc 24,28)
Jésus peut-il feindre, faire semblant ? Cherche-t-il à tromper ? Non,
le Christ, simplement, ne s’impose pas, Il nous laisse l’initiative. Il est à
nos côtés, que nous le voyions ou non, que nous le reconnaissions ou non (pris
par nos émotions, nos angoisses, quand nous sommes dans notre bulle), et Il
nous accompagne sur notre chemin de vie. Mais c’est à nous, seulement à nous,
qu’il appartient de prendre la responsabilité de lui dire « reste avec
nous ».
Cela me refait penser à ces versets bien connus de
l’Apocalpyse : « Ecoute, je me tiens à la porte et je frapppe. Si
quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, je prendrai le repas avec lui et
lui avec moi. » (Ap 3,20)
Un Dieu qui se laisse chercher
Le Dieu auquel je crois, le Dieu de Jésus Christ, est
présent dans la tourmente de nos vies, certes, mais il n’est pas un Dieu qui
s’impose. C’est un Dieu qui se laisse chercher et trouver. Un Dieu qui attend
que nous fassions le pas vers lui. Vivre l’aujourd’hui de Dieu, c’est ainsi
d’abord une décision personnelle, un pas à faire en sa direction.
Chaque matin, c’est ma prière :
« Seigneur,
habites mon cœur et mes pensées,
emplis ma journée de
ta présence,
que Tu te révèles à moi
et à ceux qui m’entourent.
sans penser à hier ou
à demain,
mais en communion avec
Toi
et avec les hommes et
les femmes
que tu places sur ma
route.
Amen. »
Ce matin, en dépit d’une nuit agitée et courte, j’ai décidé de
me rendre à l’office de 6h avec les frères et les sœurs de Bose. Pas parce que
cela fait de moi un meilleur chrétien, ou un meilleur pasteur, mais parce que
cette prière matinale qui commence de nuit et finit de jour, m’emplit de la
présence du Christ pour ma journée, et va m’aider à vivre l’aujourd’hui Dieu.
Et vous, que ferez-vous en ce jour pour vivre l’aujourd’hui
de Dieu ?
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