Face à la violence, une seule réponse: l'amour

Ces jours, la violence semble omniprésente autour de moi. D'abord c'est le jeune Dylan qui est
tragiquement décédé suite à une agression dans la rue à Yverdon, tout cela parce qu'il portait une veste de marque. Ce jeune, engagé dans mon Eglise et dans l'aumônerie de jeunesse du Gros-de-Vaud, je ne le connaissais pas directement. Mais des jeunes que je connais sont sous le choc, comme tout le monde d'ailleurs, devant cet événement tragique. Je rentre d'ailleurs du service funèbre très émouvant et presque révoltant: comment cela a-t-il pu se passer ? Et moi, j'en ressors aussi bouleversé, sous le choc d'une violence gratuite, quasi aléatoire, qui frappe aveuglément.

Ensuite, plus proche de moi géographiquement, une rixe a opposé cette semaine des collègiens de Pully à ceux de Béthusy (Lausanne), là encore, violence totalement gratuite, comme on peut le voir sur la vidéo filmée par un des protagonistes mise en ligne du le site de 24 heures: http://www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/reglement-comptes-spray-poivre-college-pully/story/12931135. Brrr, cela fait froid dans le dos.

Un monde de violence

Ce tragique événement suivi de cette rixe stupide m'interpelle. Dans quel monde vivons-nous ? Loin de moi l'idée de jeter la pierre aux parents, ou à l'école, ou aux jeux vidéos, voire à la société (qui a que des problèmes et mauvaise haleine comme disaient les Inconnus), ou encore de croire que le monde d'aujourd'hui est plus violent que jadis (ah le mythe du bon vieux temps...). Non, je pense que c'est plutôt l'information qui circule mieux. Ceci dit, j'observe simplement que la violence est omniprésente, dans les relations, dans les mots, dans le monde de l'emploi. On s'en tape? Pas si sûr... Car au final, nous finissons tous par casquer. Car la violence, c'est une question de société.

Mais dans tout cela, ce qui me frappe (!), c'est la gratuité de la violence, que l'on a découvert par les "happy slapping" ("joyeuses claques"). L'aspect GRATUIT me semble tout à fait nouveau, et inquiétant. Oui, cela me fout les boules, en ces jours où mon enfant va venir au monde.

Des mots pour répondre à la violence

Quelle réponse donenr à cette violence ?  Plusieurs textes qui ont marqué mon histoire de foi me viennent à l'esprit. Martin Luther King, d'abord, dans son discours de remise de prix Nobel de la paix en décembre 1964 à Oslo, discours qui est une véritable confession de foi:


Aujourd'hui dans la nuit du monde et dans l'espérance de la Bonne Nouvelle, j'affirme avec audace ma foi en l'avenir de l'humanité. Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.

Je refuse de croire que l'être humain n'est qu'un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité d'influencer en quoi que ce soit le cours des événements.

Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles, du racisme et de la guerre que l'aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité. Je refuse de faire mienne la prédication cynique que les peuples descendront l'un après l'autre dans le tourbillon du militarisme vers l'enfer de la destruction thermonucléaire

Je crois que la vérité et l'amour sans condition auront le dernier mot effectivement. La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort. Je crois fermement que, même au milieu des obus qui éclatent et des canons qui tonnent, il reste l'espoir d'un matin radieux.

J'ose croire qu'un jour tous les habitants de la terre pourront recevoir trois repas par jour pour la vie de leur corps, l'éducation et la culture pour la santé de leur esprit, l'égalité et la liberté pour la vie de leur coeur.

Je crois également qu'un jour toute l'humanité reconnaîtra en Dieu la source de son amour. Je crois que la bonté salvatrice et pacifique deviendra un jour la loi. Le loup et l'agneau pourront se reposer ensemble, chaque homme pourra s'asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et personne n'aura plus raison d'avoir peur.

Je crois fermement que nous l'emporterons.

Amen. (Martin Luther King)


La prière de Saint François, si simple et si juste

Oui je crois fermement que nous l'emporterons, non pas par la violence et la haine, mais par l'amour. Cet amour dont parle Saint François d'Assise dans sa fameuse prière rappelée par ma collègue Sylvie (merci à elle!)...


Seigneur, fais de moi un instrument de la paix,

Là où il y a la haine, que je mette l'Amour,
Là où il y a l'offense, que je mette le pardon,
Là où il y a la discorde, que je mette l'union,
Là où il y a l'erreur, que je mette la vérité,
Là où il y a le doute, que je mette la foi,
Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance,
Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière,
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

O Maître, que je ne cherche pas tant
A être consolé...qu'à consoler
A être compris...qu'à comprendre
A être aimé...qu'à aimer.

Car,
C'est en donnant...qu'on reçoit
C'est en s'oubliant...qu'on trouve
C'est en pardonnant...qu'on est pardonné
C'est en mourant...qu'on ressuscite à l'éternelle vie.
Amen.

Une seule réponse: l'amour

Alors oui, la seule réponse que nous pouvons donner, à la suite du Christ qui nous a commandé d'aimer notre prochain, quel qu'il soit, et d'aimer nos ennemis, c'est l'AMOUR... Aimer en dépit de toute la violence, aimer pour amener la paix (comme le font les "observateurs de paix" en Palestine, comme Eric mon collègue qui nous raconte ce qu'il vit à Bethlehem sur son blog). Aimer envers et contre tout. Aimer, cela semble si simple, mais c'est parfois si difficile. Et pourtant, aimer, c'est la seule voie à suivre, comme nous l'a montré le pasteur Antoine Schluchter dans ce drame de Payerne dans lequel il a, tragiquement aussi, perdu sa fille Marie (amour que l'on peut voir notamment dans cet article de 24 heures).

Être lumière dans le monde

En définitive, la seule solution face à la violence et la haine, c'est l'AMOUR, car comme le disait Martin Luther King: L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut. Jésus, lui aussi, nous a rappelé ceci:  Vous êtes la lumière du monde ! Osons donc être lumière pour le monde par notre amour! Ce n'est qu'ainsi qu'il pourra aller mieux...


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