5e jour de jeûne: tant de grâces...

Après 5 jours de jeûne, je goûte véritablement chaque moment, chaque instant. Le jeûne nous oblige à vivre différemment, à poser un autre regard sur la réalité, à prendre du recul et à goûter ce que l'on n'a parfois pas le temps de goûter. Je ne parle pas de nourriture, bien sûr, alors que la sensation de faim est passée (ce qui ne veut pas dire que l'envie n'est pas là...), mais de certains moments que je ressens comme des instants de grâce...

Une retraite bienfaisante

Aujourd'hui, nous sommes allés "en retraite" d'un jour avec une bonne partie du groupe de jeûneurs à la Pelouse (soeurs de Saint-Maurice), juste au-dessous de Bex, en train jusqu'à cette ville, puis à pieds. L'occasion pour le groupe de faire une sortie bienfaisante et de profiter sur place d'un temps d'échange avec une soeur après une visite de la nouvelle chapelle (magnifique!). L'occasion aussi se mieux se connaître et de partager au plus profond de nous sur nos motivations pour le jeûne. Là encore, un moment de grâce.

Car le jeûne, comme je le disais tout au début, "serait fade" (si j'ose dire) s'il n'était pas partagé. Et là encore, c'est une sacrée t grâce d'avoir de telles personnes avec qui cheminer, des personnes certes habituées au jeûnes (on pourrait les appeler "vieux briscards du jeûne"), mais d'une spiritualité et d'une profondeur magnifique. Là encore, une grâce.

A contre-courant 

Que de grâces donc pour cette journée ! Nous étions bien loin de l'hyperactivité de notre société, de son hyperconsommation, de son hypermailisation. Simplement, nous avons vécu l'instant de grâce, au soleil, en lien avec la nature. Simplement, nous avons prié, découvert, partagé. Simplement, nous nous sommes - peut-être - rapprochés de l'essentiel. Et en cela, nous sommes bel et bien à contre-courant dans une société où le superflu est devenu indispensable.

En rentrant, je suis de passage au CIDOC pour préparer une animation sur "forces-fragilités" pour la nuit du KT de vendredi, et tombe sur le numéro de Croire aujourdhui intitulé "La force des gens fragiles". N'y a-t-il pas une énorme force dans la fragilité du jeûne? Au fond, la fragilité ne peut-elle pas être parfois (restons prudents) considérée comme une grâce?

PS : (rajouté quelques heures plus tard): un autre moment de grâce, dans la rue, avec un violoncelliste jouant une suite de Bach: un régal.

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