1er jour de jeûne: se retirer


C’est parti mon kiki (c'est pas Darty mon kiki qu'il faut dire...) pour une semaine de jeûne. En voiture Simone. Qui dit premier jour dit premières sensations. La faim, bien sûr, mais surtout l’envie. Quand lors de la rencontre des aînés on me tend un magnifique plateau de gâteau et d’amuse-bouches salés (dont je raffolle), quand je prépare pour ma femme, malade, des tartines, quand je vais acheter à la boulangerie des choses pour elle, l’envie est là. La faim, ou le désir, la première sensation.

L’importance de la communauté

Mais hier soir j’ai aussi pu rencontrer le groupe de jeûneurs à Lutry et cela m’a rappelé l’importance de la communauté. Faire le jeûne, oui, mais pas sans le groupe. Le groupe aide à nous relever quand on tombe, à nous porter quand on en a besoin. Il permet surtout une spiritualité partagée (temps de recentrement, partage biblique, chants de Taizé) qui est si important pour moi. Sans spiritualité, je ne pourrais pas faire le jeûne.

D’ailleurs ce matin, à l’office de Crêt-Bérard où je passe la journée en « retraite » avec mon collègue et ami JB (pas le whisky), ce matin nous avons dialogué un Psaume qui ma rejoint. Le souffle en moi s’épuise, mon cœur au fond de moi s’épouvante. (…) Apprends-moi à faire ta volonté, car Tu es mon Dieu. Ton souffle est bienfaisant, qu’il me guide en un pays de plaines. (Ps 142,4.10)

Lors du jeûne, le sentiment de manque en aliments et en force se fait sentir par le souffle. Celui-ci se fait plus court (déjà !), le corps affaibli donne des signaux et oblige à prendre un rythme plus lent (à ce titre j’ai remarqué que je n’avais pas encore pris ce rythme…). En écho à cela, ce psaume nous redit le besoin de s’abandonner au Christ, totalement, car Son souffle nous guide…

Le jeûne : se retirer

Après une mauvaise nuit – liée à la « purge » nécessaire mais pas toujours un moment de plaisir (d’ailleurs, ai-je temriné de purger ma purge ?) – je me retrouve donc à Crêt-Bérard pour me retirer. Me retirer pour appuyer sur « pause », me retirer pour prier, me retirer pour regarder le monde avec distance (le travail, les défis qui m’attendent). Me retirer pour m’aider à me mettre en communion avec le Christ, à contre-courant de notre société.  Car au fond, ce jeûne n’est-il pas une façon de me retirer du monde habituel, stressé, boulimique de tant de choses, où l’exigence de rendement et de qualité nous pressent comme des citrons ? Oui au fond, le jeûne n’est-il pas une façon de remettre en question les valeurs de consommation et même de consumérisme de notre société ?

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