6e jour de jeûne: bien-être et offrande

L'expérience du jeûne est avant tout une expérience de "désemcombrement", ô combien nécessaire, ce qui a pour conséquence de prendre son temps pour se faire du bien. Cet après-midi, j'avais réussi à libérer un peu de temps pour aller ensemble aux bains de Lavey. Un pur bonheur de goger dans les bulles et dans le sauna. Quel bien cela fait, c'est incroyable! Prendre le temps de se faire du bien, voilà une chose que bien souvent nous oublions dans le ministère!

Posé sur ma chaise longue en salle de repos, m'est venue cette citation de l'Ecclésiaste: "tout est vanité". Autrement dit: tout est buée, tout virevolte et... disparaît.  Oui notre passage sur terre est si court que ce sage nous rappelle l'importance de nous concentrer sur l'essentiel: le moment présent.

Ce qui est difficile, c'est l'atterrissage

Ce bien-être m'aide à passer par-dessus les envies qui sont de plus en plus présentes, j'ai l'impression, alors que la fin du jeûne approche (demain soir). Hier soir, au cinéma, les hot-dogs m'ont retourné le ventre et bien souvent je pense à ce que j'aimerais consommer ce week-end. Je sens que l'atterrissage, comme on l'appelle (reprendre l'alimentation progressivement: 1er jours fruits, 2e jours légumes, etc.). Comme nous l'avons médité avec le texte de la transfiguration (Lc 9, 28-36), aussi bien soit-on sur la montagne, il faut en descendre. Et c'est parfois cela le plus difficile. En effet, contrairement à d'autres qui pourraient avoir la tentation de prolonger le jeûne (tellement ils s'y sentent bien), aussi belle soit l'expérience pour moi, après la durée fixée (7 jours), j'ai hâte que cela se termine.

En attendant, je profite de tous les instants donnés, comme ces moments de partage dans le groupe. Je me sens bien désormais dans ce groupe, dans cette petite communauté de vie, et dans mon rôle de "pasteur-herméneute" comme dirait le rapport sur la théologie des ministères. En effet, grâce à l'immense boulot de mon acolyte Roland, je peux vraiment me concentrer ici sur l'Essentiel: le partage, le biblique, le spirituel, la question du sens...

L'importance de l'offrande

Par ailleurs, nous avons eu l'occasion de nous plonger dans les projets de cette campagne de carême PPP-AdC avant nous aussi, de faire notre offrande pour ces projets demain lors de la célébration de rupture de jeûne. Car une dimension essentielle du jeûne est bien le partage, la solidarité. Ce que nous ne dépensons pas pour la nourriture cette semaine, nous le donnons pour ces populations de pays du Sud qui sont dépossédés de leurs terres et ne peuvent ainsi subvenir à leurs moyens, comme au Brésil où les "sans-terre" se battent pour récupérer ce qui leur appartenait et pouvoir ainsi cultiver leur nourriture...

Et nous, quel lien gardons-nous avec notre terre, avec notre nourriture, avec notre façon de vivre la solidarité?

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